Chaque matin, je suis réveillé par le cri des goélands ou par la corne de brume d'un bateau, comme pour me rappeler qu'Istanbul est avant tout un port. Mais parfois, un peu plus tôt, avant l'aube, c'est l'appel à la prière qui me tire du sommeil. D'ailleurs, comment échapper au chant du muezzin dans une ville qui compte près de 3000 mosquées* ?
* 2944 mosquées en fonction à Istanbul selon Wikipedia (chiffres 2007)
La mosquée Sultan Ahmet (XVIIe siècle).
La Sultan Ahmet Camii, appelée Mosquée Bleue est la mosquée incontournable pour les touristes de passage à Istanbul. Avec ses six minarets élancés et sa cascade de coupoles et de demi-coupoles, elle est imposante.
La cour impériale et la fontaine aux ablutions.
Elle tire son nom des faïences d'un bleu très vif qui ornent le dôme et les murs à l'intérieur.
La salle de prières.
Les plus anciennes sont celles qui recouvrent la partie basse des murs et les tribunes. On y trouve les motifs traditionnels de la faïence d'Iznik (lys, oeillets, tulipes, roses, cyprès et arbres divers) où dominent les verts et les bleus.
L'aile Sud-Ouest.
Elle est très impressionnante par son volume et étonnamment lumineuse. Malheureusement, une barrière de bois interdit d'en faire le tour et vu le monde (entassé derrière la barrière en question) et le brouhaha continuel, il est difficile de ressentir la spiritualité des lieux. Dommage...
Non loin de là, la mosquée Rüstem Paşa, plus petite et moins touristique, est tout aussi spectaculaire. Les magnifiques faïences d'Iznik sont présentes partout : sur les murs, les colonnes, le mihrab (niche creusée dans le mur indiquant la direction de La Mecque), le minbar (chaire)...
La mosquée Rüstem Paşa (XVIe siècle).
... mais aussi à l'extérieur sur la façade du porche d'entrée.
Les carreaux de faïence sur la façade du porche d'entrée.
J'apprécie l'atmosphère spirituelle et reposante qui s'en dégage. D'ailleurs, les turcs eux-mêmes ne s'y trompent pas en venant chercher ici calme et repos...
Méditation et prière pour certains sous le porche d'entrée...
Et sieste pour d'autres...
Pour clore la visite des édifices religieux remarquables d'Istanbul, un petit tour du côté de l'église Saint-Georges, siège du Patriarcat oecuménique orthodoxe, s'impose. Située dans le quartier du Fener, très à l'écart du tumulte de la ville, elle est récente et ne présente pas d'intérêt architectural particulier.
La façade de l'église patriarcale orthodoxe Saint-Georges (XVIIIe siècle).
Mais à l'intérieur, on y trouve quelques petites merveilles. A commencer par l’iconostase, cette cloison couverte d'icônes entre la nef et le sanctuaire qui symbolise la séparation entre la terre et le ciel.
L’iconostase décorée à la feuille d'or.
Au total, une soixantaine d’icônes d'une qualité exceptionnelle. Certaines, plus petites et placées trop haut, échappent à une observation minutieuse. Mais celles du bas fourmillent tellement de détails, qu'elles peuvent occuper les amateurs du genre pendant un bon moment...
La partie centrale de l'iconostase
L'aigle bicéphale, symbole de Byzance.
L’église abrite aussi quelques reliques de saints dont celles de Jean Chrysostome (archevêque de Constantinople et l'un des pères fondateurs de l'Eglise grecque, fin IVe-début Ve siècles), et le trône patriarcal, petit chef-d'oeuvre de marqueterie incrusté d'ivoire.
Le trône patriarcal dit de Saint Jean Chrysostome.
A noter également, une magnifique icône représentant l'empereur Constantin Ier et sa mère Hélène de part et d'autre de la croix. Sainte Hélène est vénérée dans le monde chrétien pour avoir rapporté de Jérusalem les saintes reliques de la Passion du Christ dont la Vraie Croix.
Constantin Ier (278-337) et sa mère Hélène (247-330) en costumes impériaux.
Même si l’église Saint-Georges n'est fréquentée aujourd'hui que par quelques centaines de Grecs istanbuliotes, son importance symbolique reste considérable dans le monde orthodoxe.