La Cappadoce est à juste titre une des destinations favorites des touristes qui visitent la Turquie. Ses paysages lunaires hérissés de cheminées de fées, ses villages troglodytiques et ses églises historiques ornées de fresques sont en effet uniques au monde. Mais bien que très fréquentée, la région ne manque pas de sites encore sauvages tels la vallée d'Ihlara.
La carte de la Turquie avec la vallée d'Ihlara en point de mire.
La vallée d'Ihlara est une gorge creusée dans le plateau rocheux de la Cappadoce. La végétation qui tapisse le fond de la vallée contraste grandement avec le plateau désertique environnant.
La vallée d'Ihlara.
Un escalier aménagé dans la falaise permet de descendre directement dans le canyon. De chaque côté, des cavités creusées dans la paroi rocheuse abritent des églises. Il en existerait plusieurs dizaines réparties dans la vallée dont la plupart sont aujourd'hui inaccessibles.
Une des nombreuses cavités creusées dans la falaise.
La construction de ces églises remonte au IVe siècle. Elles sont l'oeuvre de moines byzantins qui firent de la vallée un lieu de retraite privilégié. Elles auraient servi de refuges lors des incursions arabes des VIIe et VIIIe siècles. D'un style très simple au départ, elles vont s'orner de fresques à partir du début du IXe siècle. C'est le cas de Ağaçaltı Kilisesi, l'Eglise Sous Les Arbres, également appelée l'Eglise Saint-Daniel.
Les fresques de l'Eglise Saint-Daniel.
Le sentier suit le cours d'eau sur plusieurs kilomètres, tantôt à l'ombre des arbres, tantôt en plein soleil. La chaleur est très présente, d'autant qu'il n'y a pas de vent au fond du canyon, mais la rivière est là pour nous rafraîchir.
La vallée d'Ihlara.
Plus loin, la vallée débouche sur un paysage plus ouvert et nous retrouvons le bitume de la route. Nous remontons alors dans le minibus qui nous conduit au monastère de Selime.
La vallée d'Ihlara depuis le monastère de Selime.
Le monastère, entièrement taillé dans la roche, se fond parfaitement dans le paysage. On y trouve une église, bien sûr, des salles communes, une cuisine, des cellules de moines, des étables avec des mangeoires creusées dans la pierre et beaucoup d'autres éléments rappelant le mode de vie troglodytique.
Le monastère de Selime.
Le travail effectué par les moines est spectaculaire. Partout des escaliers, des galeries, des passages...
Un des passages creusés dans la roche.
Chaque pièce a été conçue pour répondre à des besoins spécifiques. Ici, le grenier à grain du monastère. On entreposait les céréales dans des cuves creusées dans le sol et au besoin, on faisait du feu dans la cheminée pour chasser l'humidité pendant la période hivernale.
Le grenier à grain.
L'église était bien entendu au centre de la vie monastique. Bien que de taille modeste et sombre, elle présente une architecture tout à fait intéressante. Les piliers, les arcades, la voûte, tout est taillé dans la masse.
La nef de l'église.
Les murs étaient couverts de motifs peints et de fresques. Aujourd'hui, mille ans après, il en reste encore quelques traces.
Détail des arcades de la nef.
La vallée d'Ihlara mérite le détour. C'est un endroit idéal pour une balade hors des sentiers battus. Sa verdure, ses églises troglodytiques millénaires, sa tranquillité sont autant d'atouts. Je déplore le fait de ne pas avoir eu davantage de temps pour explorer les autres églises. Le programme de l'excursion, au départ de Göreme, étant très chargé, on ne pouvait pas se le permettre. Dommage, ce sera pour une autre fois...