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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 22:28


C'est sur la proposition du gérant de l'hôtel et dans sa camionnette que nous nous rendons, moi et quelques autres touristes européens de passage, sur l'île d'Akdamar.


La carte de la Turquie avec l'île d'Akdamar en point de mire.


Située à une quarantaine de kilomètres au Sud-Ouest de Van, elle est visible depuis le rivage.


L'embarcadère pour l'île d'Akdamar, en face.


Trois kilomètres seulement nous séparent de l'île et un petit bateau à moteur nous y emmène en une dizaine de minutes.




La traversée en bateau.


C'est entre 915 et 921 que Gagik Ier Arçrouni, roi de Vaspourakan (province de l'Arménie historique), y fit édifier un palais, un monastère et une église. Si le palais et le monastère ont aujourd'hui disparu, il reste l'église Sainte-Croix (Akdamar kilisesi), joyau de l'architecture arménienne.


L'église Sainte-Croix (début Xe siècle).


Ses murs, couleur ocre, sont recouverts de bas-reliefs qui font du monument un des plus originaux de la chrétienté. C'est d'ailleurs un miracle qu'ils soient parvenus intacts jusqu'à nous.


La façade Sud de l'église.


En haut, une frise continue représente des scènes de chasse. En bas, on peut voir des personnages et des scènes de l'Ancien Testament.


Les prophètes Elie et Samuel (en médaillon) et en bas (de gauche à droite) : Saül, David et Goliath.



Le Christ en majesté (remarquer les trois doigts levés, symbole de la trinité) et un ange.


A gauche, le prophète Jonas avalé par la baleine. A droite, Noé, pris de boisson, retrouvé dévêtu dans les vignes. Le personnage en turban juste au-dessus pourrait être le roi Salomon.


La façade Est de l'église représentant d'autres saints et prophètes.


A l'intérieur, les murs sont tapissés de fresques datant du Xe siècle. Malheureusement, celles-ci sont très abîmées.


L'intérieur de l'église.


Quelques unes d'entres elles ont néanmoins réussi à traverser le temps et certaines ont même gardé leurs couleurs d'origine.


Un saint évêque portant le pallium (ornement liturgique porté sur la chasuble).


C'est sans doute l'isolement de l'île qui a permis à ce chef-d'oeuvre d'architecture d'échapper à la destruction. Aujourd'hui, on peut ainsi profiter d'un monument exceptionnel au milieu d'un paysage de carte postale.


L'île d'Akdamar avec au loin le Mont Çadir (3537 m).


Après cette petite visite culturelle, rien de tel qu'un bon bain dans l'eau claire du lac de Van.


Une petite plage, côté Nord.


Les galets de la petite plage, située à deux pas de l'église, ne sont pas très confortables mais je ne résiste pas à l'envie de me baigner. L'eau est claire et légèrement salée, du fait des origines volcaniques du lac.


Sur la plage de galets.


Je nage... dans le bonheur. La dernière fois que je me suis baigné, c'était dans la mer Noire, du côté d'Amasra, au tout début de mon périple, alors, pensez donc !

Mais bientôt, il est l'heure de rentrer. Nous reprenons le bateau qui nous ramène sur les rives du lac.


Le capitaine du bateau au gouvernail.


Le nom Akdamar, viendrait d'une légende racontant l'histoire d'une princesse arménienne, appelée Tamar, qui habitait sur l'île. Elle était tombée éperdument amoureuse d'un homme du peuple. Chaque nuit, le garçon se rendait sur l'île à la nage pour rendre visite à sa belle, guidé par une lanterne qu'elle allumait pour lui. Mais son père fut mis au courant de ses visites nocturnes. Une nuit, alors que la princesse attendait son amant, son père fracassa sa lanterne, laissant le pauvre garçon nager au milieu du lac sans aucun repère pour le guider. On dit que ses derniers mots auraient été "Akh, Tamar" (Oh, Tamar) et qu'on peut encore les entendre certains soirs...

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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 22:56


Je quitte Doğubayazıt pour me rendre à Van au Sud-Ouest, à environ trois heures de route.

La carte de la Turquie avec Van en point de mire.


Après une centaine de kilomètres, la route atteint les rives du lac de Van. De l'eau ! Enfin de l'eau ! Après avoir traversé plusieurs centaines de kilomètres de désert et de steppe, me voilà arrivé à cet immense lac qui a toute les apparences d'une mer. Non seulement il est salé, à cause de ses origines volcaniques, mais avec ses 3755 km2, presque sept fois le lac Léman, il constitue la plus grande réserve d'eau de toute la Turquie.


Le lac de Van entouré de montagnes.


L'eau étant propre (peu de pollution industrielle) et d'une température très agréable en été, on aurait pu imaginer que les villes construites alentours en tirent profit. Il n'en est rien. Le tourisme dans la région en est à ses balbutiements et les activités nautiques sont quasi-inexistantes. Ainsi, les rives du lac sont vouées à l'agriculture pour le plus grand plaisir des amoureux de la nature...


Le lac de Van.


Bâtie à 4 km de ses rives, la ville de Van a volontairement tourné le dos au lac. Reconstruite au lendemain de la Première Guerre mondiale, elle est moderne et n'a que peu d'intérêt. Les œuvres architecturales ottomanes et arméniennes n'ont pas survécu au conflit. Si l'on vient ici, c'est pour visiter la citadelle (Van kalesi).


La citadelle de Van.


Située sur un promontoire rocheux, elle fut érigée par Sarduri 1er, roi de l'Urartu au IXe siècle av. J.-C., un territoire établi autour du lac de Van.


Les remparts de la citadelle.


Ce qui frappe, en dehors du site lui-même, c'est le matériau de construction utilisé. Si les remparts sont constitués d'énormes blocs de pierre, le donjon, qui prend appui sur le rocher, lui, semble fait de boue séchée et de traverses de bois. Comment a-t-il pu traverser les siècles et parvenir jusqu'à nous ? Mystère...


La rampe d'accès et le donjon.


Une fois en haut, on découvre un magnifique panorama portant jusqu'aux Monts Erek (Erek Dağı) dont les sommets dépassent les 3000 mètres.


Les fortifications avec au loin, la nouvelle ville et les Monts Erek.


Pour optimiser l'espace sur des surfaces aussi exigües, les Urartéens étaient passés maîtres dans l’art de creuser des pièces dans la roche même. Ainsi, sur le site, on a retrouvé une étable creusée dans le rocher.


La citadelle, côté Nord.


Tout là-haut, le sentier au bord de la falaise est impressionnant. J'avance avec précaution. La vue est splendide. Juste en contrebas, se trouve le site de Tushpa, la ville ancienne, aujourd'hui disparue.


L'impressionnante falaise, côté Sud.


La Tour de Sarduri (Sardur Burcu), vieille de presque 3000 ans, est toujours debout. Elle présente plusieurs inscriptions cunéiformes, en syriaque, qui chantent les louanges du roi Sarduri 1er.


La Tour de Sarduri (840-830 av.J.-C.).


Nous sommes en début de soirée et la lumière du soleil, filtrée par les nuages, donne des couleurs très douces au paysage. Je m'assois et admire cette immense étendue d'eau pendant un long moment, je me sens bien. 

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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 23:40


Lorsqu'on est à Ani, on pense être au bout du bout de la Turquie. Mais non, Doğubayazıt se situe encore davantage à l'Est. Pour m'y rendre depuis Kars, il me faut prendre un bus qui longe la frontière de l'actuelle Arménie, changer à Iğdır et terminer les 50 derniers kilomètres en minibus.


La carte de la Turquie avec Doğubayazıt et le Mont Ararat en point de mire.



Doğubayazıt est dans une partie du territoire à majorité kurde et l'armée turque est sur le qui-vive. Le 8 juillet, trois touristes allemands ont été kidnappés sur les pentes du Mont Ararat, tout proche. (Ils seront finalement libérés le 20 juillet, soit trois jours avant notre arrivée). Le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), qui a revendiqué cet enlèvement, réclame l'autonomie du Kurdistan depuis 25 ans. Le problème est complexe car, comme le montre la carte, il concerne non seulement la Turquie mais aussi l'Iran, l'Irak et la Syrie. Bien entendu, aucun de ces pays ne souhaite se séparer d'un morceau de son territoire, qui plus est, riche en eau et en pétrole !

La carte de la région avec les zones majoritairement kurdes.


Dans le minibus, la chaleur est étouffante car la climatisation est défaillante. Le voyage est long (plus de trois heures) et particulièrement pénible pour ceux qui, faute de place, voyagent debout. Soudain, droit devant nous, un barrage militaire nous barre la route. Nous sommes contraints de nous arrêter. Un soldat, fusil-mitrailleur en main, s'avance vers notre véhicule. Il s'adresse au chauffeur et demande à voir nos papiers. Nous nous exécutons. Il collecte les passeports et pièces d'identité des quinze voyageurs présents et disparaît. La tension est palpable dans le minibus et personne n'ose faire de commentaire. Dix minutes plus tard, il réapparaît avec les documents. Nous pouvons repartir, ouf !

Parmi les voyageurs, deux Taiwanaises. Après un périple de trois semaines en Turquie, sac au dos, elles s'apprêtent à visiter l'Iran. Je suis admiratif.


Huifen et Lily, mes deux compagnes de route du jour.


Nous sympathisons et arrivés à Doğubayazıt, je leur propose de les guider vers la Maison des Enseignants et d'aller manger ensemble, ce qu'elles acceptent. Au restaurant, Lily entreprend de me guérir de mes maux d'estomac. En effet, je traîne un virus depuis quelques jours et ai du mal à m'en débarrasser. Elle pose une main sur mon ventre et commence à roter à tout va. Comme cela, sans discontinuer, elle enchaîne rot sur rot sous le regard médusé des serveurs (fort heureusement, nous sommes les seuls clients). Je lui demande si tout va bien. Elle m'explique qu'elle est en train de me soigner...

La séance continuera plus discrètement à l'hôtel. Mais là, j'ai droit à la totale : coups de poing sur les épaules, dans le dos, friction du cuir chevelu. Elle me fait vraiment mal mais je n'ose rien dire, j'essaie de me convaincre que c'est pour mon bien. Après une bonne nuit de sommeil, je me sens effectivement mieux le lendemain. Pas rancunier, je leur propose de faire la visite ensemble.

La rue principale bordée de bâtiments modernes.


Lieu de passage obligé pour se rendre en Iran (la frontière n'est qu'à 35 km), la ville est animée mais n'offre que peu d'intérêt. Et pour cause, elle ne date que de 1937 ! Par contre, à 6 km au Sud, le palais d'Ishak Paşa (Ishak Paşa Sarayı) est une pure merveille. Situé dans un cadre exceptionnel, au milieu d'un désert qui fait déjà penser à l'Iran, il semble tout droit sorti des contes des Mille et Une Nuits.


Le palais d'Ishak Paşa dominant la ville de Doğubayazıt.


Commencé en 1685 et achevé en 1784, l'édifice tient à la fois de la forteresse et de la résidence princière. Outre la couleur dorée de la pierre, qui donne une belle unité à l'ensemble, on y trouve une architecture aux influences diverses : seldjoukide, ottomane, géorgienne, perse et arménienne.


L'entrée principale avec son parement triangulaire (influence seldjoukide).


Une fois, la porte principale franchie, on accède à une première cour. Elle accueillait les marchands et les invités.


La première cour du palais et la porte monumentale menant à la seconde cour.


Près de l'entrée, on remarque une fontaine richement décorée, destinée à rafraîchir les visiteurs, et en face, de l'autre côté de la cour, une seconde porte monumentale ornée de bas-reliefs.


Bas-relief floral de la seconde porte monumentale (influence arménienne).


Seuls la famille et les hôtes de marque étaient autorisés à pénétrer dans la seconde cour. On y voit l'entrée du haremlik (quartier privé) et celle du selamlık (quartier des hommes).


L'entrée du selamlık.


Le tombeau, situé à l'angle Nord-Ouest de la cour, abrite un sarcophage. Il est très joliment décoré.


Le tombeau avec ses niches triangulaires à facettes (influence seldjoukide) et ses décors floraux (influence perse).


Quant aux fenêtres du selamlık, elles sont tout simplement splendides.


Les fenêtres du selamlık décorées de motifs étoilés (influence ottomane).


Au fond de la deuxième cours, une troisième porte monumentale richement décorée donne accès au harem. Il abritait les appartements du propriétaire des lieux et ceux des membres de sa famille.


L'entrée du harem.


Malheureusement pour nous, le quartier résidentiel est fermé au public pour cause de restauration. Nous ne verrons pas la salle à manger aux chapiteaux finement ouvragés d'influence géorgienne et c'est bien dommage. Nous devons nous contenter d'observer l'extérieur de la porte monumentale.


Un des deux lions de la porte monumentale menant au quartier résidentiel.


Pour accéder à la mosquée, terme de la visite, il faut entrer dans le selamlık et traverser une petite cour qui servait aux cérémonies.


La cour des cérémonies et la mosquée.


La mosquée, avec son minaret bicolore, rouge et ocre, ne manque pas de charme. A l'intérieur, on trouve un décor plus sobre qu'à l'extérieur, visiblement fait pour éblouir les visiteurs, et davantage en rapport avec sa fonction.


La salle de prière de la mosquée.


A quelques centaines de mètres du palais, au pied de pics abrupts, on distingue les ruines d'Eski Beyazıt (Vieux Beyazıt), l'ancienne cité, ainsi qu'une mosquée très endommagée et une citadelle qui pourrait dater de l'époque urartéenne (XIIIe-VIIe siècle av. J.-C). Ses remparts se fondent admirablement bien dans le paysage.


L'ancienne citadelle urartéenne.


Avant de redescendre sur Doğubayazıt, nous prenons le temps d'admirer les montagnes désertiques alentour. Elles ont des teintes curieuses allant du vert au gris en passant par le mauve. On en profite pour se prendre en photo les uns les autres.


La vue depuis le palais.


Au loin, on aperçoit le Mont Ararat, le point culminant de la Turquie (5137 m). C'est un lieu biblique puisque c'est là que se serait échouée la fameuse Arche de Noé. Un guide proposera de m'y emmener. La somme demandée est importante  (550 € par personne pour trois jours de trek, nourriture et matériel de bivouac fournis), mais le seul fait que trois touristes allemands se soient faits kidnapper deux semaines plus tôt, suffit à me refroidir. Non, merci, ce sera pour une autre fois...

 
Le Mont Ararat encapuchonné de neige.


Pour moi, le Mont Ararat marque la fin de ma progression vers l'Est de la Turquie. En effet, à partir de maintenant, j'entame la route du retour. Je cheminerai désormais vers l'Ouest...

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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 20:05


Les ruines d'Ani se situent à la frontière arménienne qui est officiellement fermée. Les dissensions entre les deux pays sont telles que la zone reste sous le contrôle de l'armée. Bien que le site soit ouvert au public depuis quelques années, il n'existe aucune navette depuis Kars, il faut donc s'en remettre à un chauffeur privé.

 
La carte de la Turquie avec Ani en point de mire.


Notre chauffeur, déniché auprès de l'office de tourisme, roule à tombeau ouvert. Peu importe les nids-de-poule, les gravillons ou la poussière, il fonce. Assis sur la banquette arrière avec d'autres touristes européens, je n'en mène pas large. Bientôt, alors que nous croisons un véhicule venant en sens inverse, un caillou vient heurter le pare-brise, ajoutant une longue fissure à celles déjà existantes...

Après 45 minutes de cahots à travers la steppe, les remparts de l'ancienne capitale arménienne apparaissent enfin.


Les remparts de la ville d'Ani (Xe siècle).


Située sur un important axe commercial Est-Ouest et dotée de défenses naturelles, la ville d'Ani se développe au Xe siècle lorsque le roi d'Arménie Achot III décide d'en faire sa capitale. Il fait construire des remparts, puis un grand palais et une citadelle. La ville s'agrandit et devient, à la fin du Xe siècle, le centre politique, religieux et culturel de toute l'Arménie médiévale. C'est à ce moment là qu'un nombre impressionnant d'églises voit le jour, ce qui lui vaudra le surnom de "ville aux mille et une églises".

On pénètre sur le site par la Porte au Lion (Aslan Kapısı) qui tiendrait son nom du bas-relief représentant un lion sur la muraille intérieure.


La Porte au Lion (Xe siècle).


Une fois la double enceinte franchie, on découvre un paysage pour le moins insolite. Un immense plateau désertique parsemé de ruines s'étend à perte de vue. On a du mal à imaginer que cette ville-fantôme, autrefois peuplée de 100000 habitants, ait pu tenir la dragée haute à Constantinople. Les invasions successives des Byzantins (1045), des Turcs seldjoukides de Perse (1064) et enfin des Mongols (1239) auraient vidé la ville de ses habitants. Un tremblement de terre en 1319 lui aurait donné le coup de grâce. Depuis, les vestiges de cette cité, jadis florissante, sont livrés à la nature.


L'Eglise du Rédempteur (1034-1036).


C'est en m'attachant aux détails des ruines de l'Eglise du Rédempteur que je découvre cette magnifique croix de pierre, ou khatchkar en arménien. C'est une pierre de commémoration gravée, que les Arméniens élevaient lors de la construction d'une église (comme ici), ou pour le salut de leur âme, ou pour commémorer une victoire militaire ou encore pour se protéger des catastrophes naturelles.


Un khatchkar ou croix de pierre arménienne.


Parmi la douzaine de bâtiments encore visibles, principalement des églises, le plus extraordinaire est sans doute l'Eglise Saint-Grégoire-de-Honents (Resimli Kilise). Située au bord du plateau, elle domine les gorges de l'Akhourian, la rivière qui sépare la Turquie de l'Arménie.


L'Eglise Saint-Grégoire-de-Honents (1215).


Sur le mur extérieur, on peut voir de superbes bas-reliefs intacts et une inscription en arménien. Il s'agit d'une énumération des biens (moulins, champs et vignobles) donnés par un riche marchand (Tigrane Honents) pour l'édification de cette église.


Une inscription en arménien sur la façade Est.


A l'intérieur, des fresques, malheureusement très abîmées, représentent des scènes de la Bible et de l'histoire de l'Eglise arménienne.


La coupole ornée de fresques.


En contrebas de l'édifice, on voit les vestiges d'un pont qui enjambait la rivière. Aujourd'hui, une clôture de fils de fer barbelé empêche de passer.


La frontière fermée entre la Turquie et l'Arménie.


Le paysage est tout simplement fabuleux. Le plateau est comme enserré dans une boucle de la rivière. L'Arménie est là, devant moi...


Les gorges de l'Akhourian et au loin la citadelle (Iç Kale).


Il faut se contenter de voir la citadelle de loin car elle est interdite au public. La mosquée, elle, bien que sérieusement endommagée par les épreuves du temps, vaut vraiment le coup d'oeil.


La mosquée Menücer et son minaret octogonal (1072).


Elle présente une architecture singulière, mélange de style arménien et seldjoukide. L'alternance de pierres rouges et noires, notamment, est intéressante. Deux jeunes garçons, armés d'une énorme glacière remplie de bouteilles d'eau, attendent patiemment le client à l'ombre des arcades. L'endroit est stratégique puisque c'est l'édifice le plus éloigné de l'entrée. Et vu la chaleur...


L'intérieur de la mosquée.


Toujours au bord du plateau mais côté Ouest de la cité, l'Eglise Saint-Grégoire d'Abougraments (Polatoğlu Kilise).


L'Eglise Saint-Grégoire d'Abougraments (fin Xe siècle).


Deux militaires en arme discutent tranquillement à l'ombre de l'édifice. Visiblement, ils craignent davantage le soleil qu'une invasion surprise...


L'Eglise Saint-Grégoire d'Abougraments (Xe siècle).


Là aussi, l'architecture est particulière puisque l'église est en forme de rotonde. Au niveau supérieur, la série de colonnes doubles entourant chacune des douze fenêtres est du plus bel effet.


Les arcades ornementées du niveau supérieur.


Nous terminons la visite par un des palais seldjoukides encore debout. Bien que restauré à outrance, il n'en demeure pas moins intéressant.


Le palais seldjoukide.


Sur le portail d'entrée notamment, on retrouve un parement étonnant avec la même bichromie que dans la mosquée.


La porte d'entrée du palais.


Ainsi s'achève la visite d'Ani. Ces ruines, ce paysage... je trouve le site fabuleux. J'aimerais y passer davantage de temps mais il nous faut rentrer.

Sur le chemin du retour, notre chauffeur conduit aussi vite qu'à l'aller. Au loin, une charrette à cheval s'engage sur la chaussée pour se rendre de l'autre côté. Elle a largement le temps de traverser la route. Mais notre chauffeur, sans doute furieux de concéder la priorité à un cheval, accélère et fonce délibérément dessus en klaxonnant. Le pauvre cheval, terrorisé par le bruit, se cabre et fait un écart au passage de notre véhicule au grand dam de son cocher. Comme nous désapprouvons totalement cet acte imbécile, le chauffeur croit bon se justifier en disant :
"Comme ça, il fera attention en traversant la route la prochaine fois."

Décidément, les temps ont bien changé depuis l'époque mongole de Gengis Khan et de Tamerlan, et le cheval n'est plus le roi sur les steppes d'Anatolie...

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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 21:50


Quand j'arrive au terminal de bus d'Erzurum, le bus en partance pour Kars est déjà là. On m'invite à mettre mon sac à dos dans la soute à bagages. Le temps d'aller acheter mon billet et de passer aux toilettes, plus de bus, il est déjà parti ! Je n'imaginais pas perdre mes affaires de façon aussi stupide. Deux messieurs assis sur un banc, hilares, m'expliquent que le chauffeur est simplement parti chercher des voyageurs en ville et qu'il va revenir sous peu. Je pousse un soupir de soulagement. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit de la compagnie de bus "Kafka", tout s'explique...


La carte de la Turquie avec Kars en point de mire.


La région que nous traversons depuis Erzurum fait partie de l'ancienne Arménie qui s'étendait sur un territoire immense, comme le montre la carte. Elle va être l'objet d'un conflit territorial tout au long de son histoire. Au Xe siècle, Kars devient la capitale d'un des royaumes d'une Arménie déjà réduite géographiquement et morcelée. A partir du XIe siècle, le pays, amputé d'une grande partie de son territoire historique, sera convoité par l'Empire ottoman (à l'Ouest), l'Empire perse (au Sud) et plus tard, au XIXe siècle, par l'Empire russe (au Nord). Il sera finalement intégré à l'Union soviétique en 1920, avant de devenir indépendant le 21 septembre 1991.


La carte de l'ancienne Arménie en 80 avant Jésus Christ avec les frontières des pays actuels.


Après 4 heures de route, j'arrive enfin à la Maison des Enseignants. Malheureusement pour moi, toutes les réservations sont annulées. Le Président turc est en visite officielle à Kars et l'hôtel est réquisitionné. Il me faut trouver un autre hôtel. C'est bien la première fois qu'un Président de la République dort dans ma chambre...

Kars a gardé les traces de l'époque russe. La ville est construite selon un plan rigoureusement géométrique, les larges avenues sont tracées au cordeau et les bâtiments en béton sont carrément austères. Ajoutez à cela des rues poussiéreuses, des trottoirs défoncés, des échoppes misérables et vous aurez une petite idée de Kars... Fort heureusement, le vieux quartier, près de la rivière, recèle quelques richesses historiques comme la citadelle (Kars Kalesi), perchée en haut d'une colline ainsi qu'un vieux pont de pierre (Taş Köprü).


La citadelle (XIe-XVIe siècles) et le pont de pierre (1725).


Ce dernier fut détruit par un tremblement de terre au XVe siècle et reconstruit au XVIIIe siècle. Quant à la citadelle, témoin de toutes les vicissitudes de l'histoire de Kars, elle a été reconstruite plusieurs fois. Les remparts que l'on voit aujourd'hui datent de 1579.


La porte d'accès à la citadelle.


Du haut de la citadelle, on jouit d'une vue sur le plateau de Kars et le paysage de steppe environnant.


L'enceinte de la citadelle surplombant la ville.


En contrebas, à la limite de la partie moderne de la ville, une ancienne église se distingue par son architecture, l'église des Apôtres.


La ville de Kars avec l'église des Apôtres (932-937) au premier plan.


Malgré les apparences et l'absence de minaret, l'église des Apôtres est aujourd'hui une mosquée (Kumbet Camii) et le muezzin, micro en main, y chante divinement bien. C'est ici que j'entendrai le plus bel appel à la prière de tout mon séjour en Turquie, frissons garantis...


L'église des Apôtres et ses porches d'entrée (ajout russe du XIXe siècle).


Elle est ainsi appelée en raison des bas-reliefs sculptés au niveau du dôme qui représentent les douze disciples de Jésus.


Deux des bas-reliefs représentant les apôtres.


A l'intérieur, en dehors des quelques aménagements liés au culte musulman (minbar et mihrab), on reconnaît l'architecture traditionnelle des églises arméniennes : une croix inscrite dans un carré et surmontée d'un dôme.


L'intérieur de l'église des Apôtres.


Aussi étrange que cela puisse paraître, le musée est situé à quatre kilomètres du centre-ville, de quoi décourager plus d'un touriste. De fait, je suis l'unique visiteur. On y trouve pourtant de belles collections d'objets d'époque seldjoukide et ottomane. Je m'arrête devant une vitrine hautement colorée. On y trouve tout l'équipement nécessaire au cavalier des steppes, comme pour nous rappeler que les Turcs de la région ne sont autres que les descendants des cavaliers Mongols qui déferlèrent sur la région, entre le XIIe et le XIVe siècle, à la conquête d'un nouveau territoire. Parmi eux, deux figures célèbres : Gengis Khan et Tamerlan.


Tapis, selle, sacoches, étriers...


Par souci d'économie, le gardien allume manuellement les lumières des différentes salles (et des vitrines) où je passe et les éteint dès que j'en sors. Quelle misère...


Un coussin et des tapis aux motifs typiques de la région et un plateau avec un gobelet en or et argent.


Le soir, alors que je rentre à l'hôtel, j'ai la surprise de tomber sur une demi-douzaine de policiers. Simple vérification de papiers. Voyant ma nationalité, le chef me rend ma carte d'identité avec un grand sourire en me souhaitant en français un "bon voyage". Que cherchent-ils, je n'en ai aucune idée. Il faut dire que la frontière avec l'Arménie, toute proche (50 km), est officiellement fermée. Redoutent-ils quelques infiltrations ?

Rendez-vous est pris le lendemain matin avec un guide anglophone qui doit nous emmener, moi et d'autres européens en visite dans la région, sur le site d'Ani, justement à la frontière arménienne...

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 23:42


Après avoir parcouru plus de 1 500 km en bus depuis Istanbul, j'aborde enfin la partie orientale de la Turquie.


La carte de la Turquie avec Erzurum en point de mire.


Dans le bus, un couple assis juste derrière moi m'offre du pestil, sorte de crêpe épicée au goût de caramel. Devant nous, défile un paysage de montagnes quasi-inhabitées : la steppe.


La route déroulant son ruban dans la steppe.


Située à 1945 mètres d'altitude sur un haut-plateau, la ville d'Erzurum se visite plutôt l'été. L'hiver, elle connaît des températures glaciales (-35 °C !) et des chutes de neige importantes. La station de ski, à quelques kilomètres de là, est ouverte neuf mois dans l'année, avis aux amateurs...


La ville d'Erzurum entourée de montagnes.


Avec plus de 40 000 étudiants, l'université d'Erzurum est l'une des plus importantes du pays. Les monuments historiques se concentrent de part et d'autre de la grande avenue qui traverse la ville d'Ouest en Est.


Un cireur de chaussures sur le trottoir de la grande avenue.


Je m'arrête à l'Ecole coranique Yakutiye (Yakutiye Medrese). Des deux minarets d'origine, seules subsistent la base de l'un et la partie inférieure de l'autre, mais la façade de l'édifice vaut néanmoins le coup d'oeil.


L'école coranique Yakutiye (début XIVe siècle).


Ce sont les Mongols qui l'ont érigée en 1310, mais l'influence des Turcs seldjoukides, leurs prédécesseurs, se remarque dans l'architecture, notamment au niveau du portail et de sa décoration.


Le portail de l'Ecole coranique Yakutiye.


Détail du portail avec l'aigle seldjoukide, l'arbre de vie et deux lions.


L'école coranique abrite désormais le Musée d'Ethnographie et d'Arts turco-islamiques. Les vitrines sont parfois mal éclairées et les objets exposés pas toujours mis en valeur, mais j'y trouverai néanmoins quelques trésors à mon goût.


Une coiffe d'apparat (XIXe siècle).


La Khomsa ou main de Fatima, symbole de protection.


Plus loin, se trouve l'Ecole coranique aux Minarets Jumeaux (
Çifte Minareli Medrese), plus ancienne puisqu'elle date du XIIIe siècle. Bel édifice, même si les minarets, là aussi, ont subi quelques dommages dus aux vicissitudes de l'histoire.


L'Ecole coranique aux Minarets Jumeaux (milieu XIIIe siècle).


C'est une construction imposante de style seldjoukide.


L'un des deux minarets en brique décorés de faïence bleue.


La cour principale avec ses quatre grandes niches et sa double colonnade.


Au fond de la cour, on pénètre dans une petite salle voûtée très sombre qui abrite le mausolée de Huand Hatun, fondatrice de l'école coranique. L'accès est libre, il suffit de se déchausser à l'entrée.


La tombe de Huand Hatun, recouverte d'un linceul vert (couleur de l'islam). Au-dessus, une tenture représentant trois vues de La Mecque.



Juste à côté de l'école coranique se trouve la grande mosquée (Ulu Cami). L'édifice du XIIe siècle est malheureusement fermé au public pour cause de restauration. Je poursuis donc mon chemin jusqu'aux Trois Tombes (Üç Kümbetler) situées dans un petit parc derrière l'école coranique, un peu à l'écart de l'axe principal. Elles sont vraiment jolies, particulièrement au coucher du soleil.


La tombe octogonale attribuée à Emir Saltuk (début XIIe siècle), l'un des fondateurs de l'empire Seldjoukide, et deux tombes non identifiées (fin XIIIe siècle ou début XIVe siècle).


Le lendemain, je visite la citadelle (Kale), construite sur une petite colline au Ve siècle par l'empereur Théodose.


Le mur d'enceinte de la citadelle.


L'enceinte de la citadelle ne renferme rien d'extraordinaire, à part quelques anciens canons. A l'extrémité, se trouve un ancien minaret qui a servi de tour de guet à une époque avant de faire office de tour d'horloge.


La cour intérieure de la citadelle et l'ancien minaret (XIIe siècle).


Depuis son sommet, on a une vue d'ensemble sur la ville et les montagnes environnantes.


L'enceinte du château et sa petite mosquée (XIIe siècle).


Juste en contrebas, côté Nord, on distingue un quartier entier de bidonvilles. La misère est là, à deux pas du centre-ville et de ses commerces.


Alors que je continue ma balade, j'entends un coup de klaxon. Tiens donc, voilà qu'apparaît le 4x4 de la famille charentaise ! Rencontrée une première fois à Divriği puis croisée au Monastère de Sumela près de Trabzon, voilà que je la retrouve à Erzurum. Décidément, nous nous suivons !


Le midi, je vais manger une soupe dans un des nombreux restaurants du centre-ville. Les çorba sont très bonnes en Turquie et c'est quasiment les yeux fermés que je commande une işkembe çorbası. Seulement voilà, je découvre qu'il s'agit d'une soupe... aux tripes de mouton !


La fameuse soupe aux tripes...


Je n'aime pas du tout ! La seule vue des morceaux de tripes flottant dans le liquide blanchâtre m'écoeure mais la faim qui me tenaille l'estomac est la plus forte et je l'avale. Ce jour-là, j'apprendrai donc à mes dépens ce qu'est la işkembe çorbası et croyez-moi, je retiendrai le nom !

Heureusement, le dessert est bien meilleur : un kaymaklı kadayıf, sorte de gâteau de vermicelles à la pistache.



Le kaymaklı kadayıf, un vrai délice !


Dans les rues d'Erzurum, on rencontre beaucoup de femmes voilées de la tête aux pieds. Seule une petite partie de leur visage est visible. La ville se veut moderne mais les traditions sont bien ancrées et le Coran fait encore loi.
"O Prophète ! prescris à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, d’abaisser un voile sur leur visage. Il sera la marque de leur vertu et un frein contre les propos des hommes. Dieu est indulgent et miséricordieux." (Le Coran -
Traduit de l’arabe par Kasimirski - Edition GARNIER-FLAMMARION, Sourate XXXIII, verset 57)


Deux femmes venues se rafraîchir à la fontaine.


Le soir, alors que je me promène dans le jardin à thé du musée où l'on joue de la musique, des jeunes gens m'invitent à leur table pour boire un thé. J'accepte avec plaisir.

Yasin est professeur de philosophie, tandis que Salih et Vefa sont étudiants en deuxième année de Droit. Ils sont très curieux de savoir d'où je viens, comment je vis et combien je gagne (on me posera souvent la question en Turquie). La conversation se poursuit au restaurant où je leur paye un soda et un hamburger (rien à voir avec le hamburger que l'on connaît). A mon tour, je les interroge sur leur vie. Ils sont croyants et pratiquants  Tous m'avouent qu'une fois mariés, ils imposeront le port du voile à leur femme. Pourquoi ?
"Parce que c'est la seule tenue décente pour une femme".

Ils ont du mal à concevoir que je sois autre chose que musulman et vont passer une bonne partie de la soirée à me convaincre du bien-fondé de leur religion.
"Tu es sympathique, tu pourrais faire un bon musulman, tu sais ?"
Yasin est le plus acharné.
"Allah est l'unique vérité !" m'assure-t-il.
Il lui vient alors une idée saugrenue. Il m'invite à répéter sur le champ, mot pour mot en arabe, une phrase, dont j'ignore le sens au moment où je la prononce, qui s'avérera être le chahada, l'acte de foi musulman ! En voici la traduction : "Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité que Dieu et que Mahomet est Son messager." Alors que je termine de prononcer la phrase, Yasin affiche un grand sourire de satisfaction...


Yasin et Salih (Vefa ne figurant pas sur la photo).


Je ne sais pas si ce jour-là, dans ce restaurant, assis devant un hamburger, je suis devenu musulman (à l'insu de mon plein gré, comme dirait l'autre), mais je dois avouer que la situation, sans offense aucune, m'a beaucoup amusé...

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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 21:25

 

Lorsque le minibus quitte Trabzon, le ciel est très nuageux et quand nous approchons du Monastère de Sumela situé en pleine montagne, nous entrons dans la couche de nuages et une petite bruine se met à tomber. Il faut dire que nous nous trouvons dans une des régions les plus arrosées de la Turquie et même si nous sommes en été, les averses y sont fréquentes.

 

 

01
La carte de la Turquie avec le Monastère de Sumela en point de mire.

 

 

Le monastère est construit sur la paroi d'un à-pic rocheux dans la vallée d'Altındere à une quarantaine de kilomètres au sud de Trabzon. Il porte aussi le nom de Meryem Ana (la Vierge Marie) à laquelle il est dédié. Dominant la vallée de presque 300 mètres, il est très impressionnant.

 

02B copie

L'aqueduc (à gauche), lui aussi construit à flanc de falaise, approvisionnait le monastère en eau.


Pour entrer dans le monastère, il faut emprunter un escalier pentu.

  

03
L'escalier menant à l'entrée du monastère.


Une fois le poste de garde franchi, on accède à la cour intérieure. Le monastère comprend une église troglodyte, plusieurs chapelles, des cuisines, des salles d'étude, une auberge pour les pèlerins de passage, une bibliothèque et une source sacrée vénérée par les Grecs orthodoxes.

  

04
La cour intérieure avec les bâtiments monastiques.

 

  

  

Selon la tradition locale, il aurait été fondé par deux prêtres, Barnabas et Sophronius, venus d'Athènes à la fin du IVe siècle. La légende dit qu'ils ont trouvé une icône de la Vierge Marie dans une caverne sur la montagne et qu'ils ont décidé de rester afin d'établir un monastère. Restauré et agrandi au VIe siècle, c'est au XIIIe siècle, sous le règne d'Alexis III Comnène, que le monastère connaîtra son apogée. En fait, sa richesse était assurée par l'empire grec de Trébizonde installé à Trabzon depuis 1204.

  

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Quelques uns des bâtiments monastiques.


L'influence ottomane est visible dans l'architecture, tant à l'intérieur des quelques pièces que l'on peut visiter qu'à l'extérieur.

  

 

06
Probablement une ancienne fontaine.

 

07
Détail des niches au-dessus de la fontaine.

 

 

Au XVIIIe siècle, le monastère sera de nouveau restauré et les murs de la chapelle principale seront décorés de fresques. Au XIXe siècle, de nouveaux bâtiments seront construits qui donneront l'aspect final que l'on voit aujourd'hui. On ne visite que la chapelle principale pour le moment, le reste étant fermé pour cause de restauration.

 

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La chapelle, creusée dans la roche, couverte de fresques.


Les fresques sont malheureusement très endommagées car elles ont beaucoup souffert des actes de vandalisme. Elles représentent des scènes bibliques et des scènes racontant la vie de Jésus Christ et de la Vierge Marie.

 

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Différentes fresques extérieures (détériorées) représentant la vie de Jésus Christ.


A l'intérieur, les murs ainsi que le plafond sont également couverts de fresques.

 

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L'intérieur de l'église dédiée à la Vierge Marie.


Fort heureusement, celles placées en hauteur ont échappé aux vandales.

 

 

11
La Vierge et l'enfant Jésus bénissant (trois doigts levés, symbole de la Trinité).


Certaines sont de toute beauté et je passe beaucoup de temps à les regarder.

 

12
La Vierge en majesté entourée d'anges richement vêtus.


Beaucoup de temps...

 

13
L'icône de Meryem Ana vénérée pendant une cérémonie religieuse.


Beaucoup, beaucoup de temps...

 

14
L'épisode de Jonas recraché par un grand poisson (souvent vu comme une baleine).


Mais vraiment beaucoup de temps...

 

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Le prophète Daniel dans la fosse aux lions.


Je passe tellement de temps à les regarder que j'en oublie l'heure et il s'en faut de peu que je manque le minibus censé me ramener à Trabzon. Me voilà obligé de courir sur le chemin qui mène au lieu de rendez-vous ! Quand une camionnette de touristes turcs passe à ma hauteur, j'ai le réflexe de tendre le pouce. Le chauffeur s'arrête et me demande où je vais. Je réponds que je descends juste au parking à 2 km en contrebas. On a la gentillesse de me faire une petite place et c'est parti. J'arriverai tout juste à l'heure...

La surprise de la journée, c'est tout de même ma rencontre avec la famille française de Charente-Maritime pas vue depuis Divriği, à 200 km de là. Nous voyageons à notre rythme, eux en voiture et moi en bus et voilà que nous nous retrouvons au même endroit à la même heure sans s'être donné rendez-vous ! Ca me fait bien plaisir de les revoir. Ils me racontent que la fameuse gorge que j'ai empruntée en train, au départ de Divriği, eux, l'ont parcourue en 4x4 !

 

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Pascal, Anne et leurs enfants, Arthur, Héloïse et la petite Clémence.


Le Monastère de Sumela, bien que très touristique, vaut vraiment le coup d'oeil et compense largement la déception ressentie à Trabzon. C'est un lieu chargé d'histoire et de spiritualité dans un cadre de verdure époustouflant. Je regrette simplement de ne pas avoir eu meilleur temps pour la visite.

 

 

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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 13:10

 

Le chauffeur du bus qui nous conduit d'Erzincan à Trabzon cumule les erreurs. Tout commence par un accrochage avec un taxi sur le parking de la gare routière au moment du départ. Ensuite, c'est un stop brûlé, le franchissement d'une ligne continue, un dépassement en côte et des excès de vitesse. De surcroît, il fume (interdit dans les bus de transport public) et téléphone au volant. La fin du trajet est pénible. Il fait nuit, il pleut et un brouillard épais s'est abattu sur la montagne. Soudain, les essuie-glaces se bloquent. Le chauffeur décide de s'arrêter pour réparer en plein milieu de la chaussée alors que la visibilité est nulle...  Parti le matin même de Divriği, j'arrive à Trabzon tard et complètement exténué.

  

01
La carte de la Turquie avec Trabzon en point de mire.

 

 

Qu'est devenue l'ancienne Trébizonde ? Suite à la prise de Constantinople en 1204 par les Croisés, la famille impériale est obligée de se réfugier sur les bords de la mer Noire et y fonde un nouvel empire dont le rayonnement économique et culturel va durer jusqu'en 1461, date de sa conquête par les Ottomans. Aujourd'hui Trabzon est le port turc le plus important de la mer Noire. On y fait commerce avec la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et l'Iran. La ville s'est développée autour de son port et on peut regretter la disparition de nombreux quartiers historiques.

 

02
Les immeubles et la voie rapide longeant la Mer Noire.

 

 

Moi qui me faisais un plaisir de revoir la mer, je suis déçu... Quant au centre-ville, il est très bruyant, particulièrement du côté de la place de la mairie. J'ai compté vingt coups de klaxon par minute, soit un toutes les trois secondes ! Et mieux vaut regarder à deux fois avant de traverser la rue...


Sur le trottoir, des enfants, armés de pèse-personnes, proposent aux passants de se faire peser en échange d'une pièce.

 

03
Certains de ces enfants sont si petits...  

 

 

Un peu à l'écart du centre-ville, le musée d'Aya Sofya, une église chrétienne orthodoxe du XIIIe siècle avec son jardin arboré, est un havre de paix. Construite pendant le règne de l'Empereur Manuel Ier Comnène, elle est un magnifique exemple de l'Art post-byzantin. Transformée en mosquée après la conquête ottomane en 1461, utilisée par les russes comme entrepôt de munitions et hôpital militaire pendant la Première  Guerre Mondiale, elle fut restaurée dans les années 1960 et ouverte au public en tant que musée.

  

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L'église Aya Sofya (1238-1263) surplombant la mer.  

 

 

L'édifice, en forme de croix inscrite dans un carré et surmonté d'un dôme, témoigne de l'influence géorgienne. Les niches décorées de figures géométriques sur le porche Ouest témoignent, elles, de l'influence seldjoukide.

 

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Le porche Ouest.

 

 

Sur le porche Sud, on voit une fresque, aujourd'hui endommagée, figurant Adam et Eve chassés du Paradis ainsi qu'un bas-relief représentant un aigle, symbole de la famille Comnène, les fondateurs de l'édifice.

 

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Le porche Sud.

  

 

En entrant, on découvre une très belle nef dont les fresques composent l'essentiel de la décoration.

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La nef de l'église Aya Sofya.

 

 

Dans le choeur, on voit le Christ entouré d'anges.

 


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La fresque du Christ pantocrator (le côté divin de Jésus Christ est mis en valeur). 
 

 

 

Au niveau du dôme, des scènes de la Bible.

 


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Le dôme et une des quatre colonnes de marbre.
 

 

 

Sont représentés, entre autres, la naissance du Christ, son baptême, sa crucifixion et sa résurrection. Comme j'aimerais être à la bonne hauteur pour mieux les apprécier !

 


10
Le chemin de croix (en bas à droite) et la crucifixion (en bas à gauche).

 

 

Les photos au flash sont interdites afin de protéger les fresques, mais pourquoi le gardien m'interdit-il l'utilisation du pied d'appareil photo ? Tant pis, je m'en passerai. Comme je sors de l'église, je croise un pope en pleine conversation avec des fidèles.

 


11
Le pope en visite.
 

 

De retour dans le centre-ville, je visite le musée qui se trouve dans une villa de 1912 de style italien. On y voit les appartements où a séjourné Atatürk pendant quelques temps, avec la décoration et les meubles d'origine. Dans les autres salles sont exposées de belles collections. Parmi elles, certains objets religieux attirent mon attention.

  

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De splendides icônes russes (XIXe siècle).

13
Une croix russe orthodoxe (XIXe siècle).

 

 

On y trouve également des objets de la vie quotidienne.

  

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Une tabatière (XIXe siècle).

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Une montre à gousset émaillée (XIXe siècle).

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Une coiffe d'apparat (XIXe siècle).

 

A défaut de se baigner, on peut toujours s'assoir sur la digue et regarder les bateaux passer au loin. C'est ce que les gens font, notamment à l'heure où le soleil se couche.

 

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Le coucher de soleil sur la mer Noire.

 

 

La ville de Trabzon est assez décevante car elle a sacrifié à la modernité et offre peu d'intérêt hormis son église du XIIIe siècle, son musée et son bazar. Mais la proximité de la Géorgie (à seulement 160 km) fait qu'il y règne une atmosphère particulière ; on y entend parler russe et on peut même voir des enseignes écrites en alphabet cyrillique. De plus, elle constitue une étape nécessaire pour visiter le Monastère de Sumela, situé dans la montagne à une quarantaine de kilomètres de là.

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 15:03

  

La ville de Divriği étant bordée de montagnes à l'Est, il n'existe aucune route. Il me faudrait faire demi-tour jusqu'à Sivas, soit 3 heures de trajet, et prendre un autre bus qui contournerait l'obstacle par le Nord pour continuer ma route vers l'Est, ce qui ne m'enchante guère. Une alternative s'offre à moi : prendre le train. Le trajet semble plus direct mais combien de temps met-il pour rejoindre Erzincan et pour quel tarif ?

  

 01

La carte de la Turquie avec le trajet de Divriği à Erzincan en point de mire.

  

  

Quand le guichetier m'annonce le prix, je n'en crois pas mes oreilles. Je lui fais répéter. Quatre Livres turques (soit l'équivalent de deux Euros) pour 150 km ? Je prends ! Non seulement c'est moins cher que le bus mais c'est l'occasion de découvrir un autre mode de transport en Turquie.

 

02
Le train en gare de Divriği.

  

  

Quand le guichetier me demande si je veux une place simple ou double, je m'en étonne car il voit bien que je voyage seul. En fait, c'est tout simplement une question de confort. D'un côté de l'allée centrale, se trouvent des places assises pour deux personnes et de l'autre des places assises individuelles. En montant dans le train, j'ai donc la bonne surprise de me voir attribuer un fauteuil pour moi tout seul avec un large espace pour les jambes et même de quoi poser mon sac à dos sans gêner personne. Plus confortable qu'une place en première classe dans un TGV !

  

03

A l'intérieur, beaucoup de place et de confort !

  

  

Peu après le départ, le train s'engage dans un tunnel et quand nous en sortons, je reconnais la gorge vue la veille depuis les ruines de la citadelle de Divriği.

  

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La vallée encaissée près de Divriği.

  

  

Le paysage est grandiose. Le train suit les méandres de la rivière enserrée entre deux montagnes. Nous passons tantôt d'une rive à l'autre en fonction de l'étroitesse de la gorge. Plus loin, la vallée s'élargit et offre un nouveau visage.

  

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Un Turc, assis devant moi, s'étonne de me voir prendre autant de photos. Je lui réponds que le paysage est magnifique et que j'en profite mais s'en rend-il compte, lui qui doit faire le trajet régulièrement ? On finit par ne plus prêter attention aux belles choses qui nous entourent...

  

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Bientôt, nous rejoignons une autre rivière, plus grande. Plus tard, je réaliserai, en regardant la carte, qu'il s'agit du mythique fleuve Euphrate !

 

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Quelques kilomètres plus loin, la vallée se rétrécit.

 

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Puis elle s'élargit. Les paysages varient, la végétation aussi. L'émerveillement est total.

 

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Tout à coup, j'aperçois un homme debout sur la banquette un peu plus loin. Que fait-il ? Les mains jointes sur le ventre, il reste immobile malgré les secousses. Puis, il s'agenouille sur la banquette et se prosterne. Il est 12h20 et c'est l'heure de la prière.

 

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Nous entrons de nouveau dans une sorte de canyon et les tunnels s'enchaînent.

 

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Puis, la vallée s'élargit de nouveau et la montagne offre une nouvelle palette de couleurs.

 

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Le paysage est toujours aussi désertique mais de temps à autre un village apparaît. Le train s'arrête quelques minutes puis repart.

 

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Il parcourra la distance de 150 km en un peu plus de 3 heures, soit une moyenne de 50 km/h, ce qui donne largement le temps d'admirer le paysage...

 

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En s'approchant d'Erzincan, on aperçoit des sommets enneigés, dont certains dépassent les 3000 mètres. Puis le paysage s'ouvre sur une large vallée. Nous retrouvons la route de la Soie dont nous nous étions éloignés depuis Tokat.

 

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Une fois arrivé à Erzincan, il me faut prendre un minibus pour rejoindre la gare routière mais je n'en vois pas. Un homme se propose de m'emmener dans son véhicule. Il se prétend taxi alors que sa voiture n'arbore aucune plaque du genre. Je refuse. Il insiste. Pour dix Livres turques (cinq Euros), il m'emmène jusqu'à l'otogar. Renseignement pris auprès d'un couple qui embarque dans une voiture privée, il s'avère que c'est le prix. Je finis par accepter. De toute façon, je n'ai pas le choix, le parking de la gare est désert et je ne vois aucun minibus à l'horizon. Avant de monter, précaution dérisoire, je prends une photo de sa plaque d'immatriculation, on ne sait jamais...

 

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Le train en gare d'Erzincan.

 

 

A la gare routière, je prends un billet pour Trabzon et un jeune homme m'aide à téléphoner pour réserver une chambre à la maison des Enseignants. Malheureusement, tout est complet et il me faudra trouver un hôtel traditionnel. Pour le remercier de son aide, je lui propose un thé puisqu'il refuse tout argent. En fin de compte, c'est lui qui me l'offrira. Ils sont comme ça les Turcs : ils vous aident et en plus ils vous offrent un thé ! Nous avons décidément beaucoup à apprendre...

 

 

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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 22:54

Un peu à l'écart de la route de la Soie, et quasiment ignorée des touristes (pour l'instant), se trouve la ville de Divriği avec ses 14 500 habitants.

01
La carte de la Turquie avec Divriği en point de mire.
Les maisons sont éparpillées sur un vaste plateau perché à plus de 1200 mètres d'altitude. Ici, les gens vivent principalement de l'agriculture et le tourisme n'en est encore qu'à ses balbutiements alors que la ville possède un trésor architectural classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1985.

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La ville de Divriği vue depuis les ruines de la citadelle.
Ce trésor architectural, c'est le complexe religieux de l'Ulu Cami (Grande Mosquée) et du Darüşşifa (hôpital psychiatrique) construit par l'émir local Ahmet Şah et son épouse Fatma Turan Melik au début du XIIIe siècle.

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Le complexe religieux de l'Ulu Cami et du Darüşşifa (1228).

 

 

Contrairement à nos églises et cathédrales, l'idée n'était pas de construire haut (pour se rapprocher du ciel et donc de Dieu), mais de construire beau. Et je dois dire que c'est très réussi. Le choix de la pierre tout d'abord, un ocre jaune qui prend merveilleusement la lumière du soleil. L'architecture ensuite, des murs sobres qui contrastent avec les portails d'entrée richement décorés.


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Le Darüşşifa, à droite, et l'Ulu Cami dans le prolongement.

 

 

Le portail du Darüşşifa est remarquable. On y trouve des formes géométriques qui, dans l'art islamique, sont l'expression d'une spiritualité. Leur répétition symbolise la nature infinie de la création.


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Le portail d'entrée du Darüşşifa. 

 

 

Parmi ces formes géométriques stylisées, on trouve des étoiles, des entrelacs ainsi que des feuilles et des plantes évoquant le monde végétal, le tout d'une grande finesse.


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Détail du portail d'entrée du Darüşşifa.  

 

 

L'entrée est gratuite et le gardien, un homme d'une cinquantaine d'années aux abords sympathiques, s'occupe comme il peut en sirotant du thé, assis à une table, au frais à l'intérieur. Dans la grande salle, de ce qui était un hôpital psychiatrique, règne une atmosphère particulière. Le silence et la lumière y sont certainement pour quelque chose.


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La grande salle du Darüşşifa.

 

 

Etant le seul visiteur, je peux plus facilement m'imaginer le bruit de l'eau s'écoulant dans le bassin octogonal au centre. Car c'est ainsi que l'on soignait les malades à l'époque: le clapotis de l'eau était censé apaiser les patients, tout comme la musique que l'on venait jouer pour eux.


 08

La fontaine avec écoulement en spirale et au fond, la scène où venaient jouer les musiciens.

 

 

Le gardien m'invite à prendre le thé. Il ne parle que le turc mais nous arrivons à nous comprendre. Peu de touristes aujourd'hui, peut-être cinq. Je lui dit que c'est dommage, que l'endroit est merveilleux et gagnerait à être connu.

Je poursuis ma visite avec la mosquée qui se trouve dans le bâtiment contigu. Les deux portails d'accès, l'un au Nord et l'autre à l'Ouest, sont, eux aussi, densément sculptés.


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Le portail Nord de l'Ulu Cami.


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Le portail Ouest de l'Ulu Cami.


11
Les grilles du portail Ouest.

 

 

On y trouve, comme sur le premier portail, des formes géométriques stylisées et des médaillons, mais aussi des inscriptions en arabe.


 12 

Détail du portail Ouest.

 

 

A l'intérieur de la mosquée, la pierre couleur miel donne beaucoup de clarté et les voûtes, soutenues par des piliers sobrement décorés, sont élégantes et contribuent à l'harmonie de l'édifice.


13

La salle de prière de l'Ulu Cami.

 

 

Le minbar, tout en bois, est remarquable. J'en verrai très peu dans cet état de conservation.


14

Le mihrab indiquant la direction de La Mecque et le minbar en bois sculpté.

 

 

Alors que je sors de la mosquée, je rencontre une famille française, un couple et leurs trois enfants. Ils font le tour de la Turquie en 4x4, préfèrent le camping sauvage aux chambres d'hôtel et du coup, font des rencontres aussi intéressantes qu'inattendues. Le plaisir de parler français et d'échanger nos impressions sur le pays est si fort que nous sympathisons immédiatement.
Le gardien, qui s'apprêtait à fermer, leur propose de visiter le site, et trop content de voir le nombre de visiteurs doubler en un instant, nous donne rendez-vous le soir même dans un des restaurants de la ville afin qu'on puisse tous se retrouver.
En attendant, tandis que le soleil se fait moins ardent en cette fin de journée, je décide de monter à l'ancienne citadelle qui domine la ville du haut de la colline.


15

L'ancienne citadelle vue du parvis de la mosquée.

 

 

De la citadelle du XIIIe siècle, il ne reste rien si ce n'est quelques remparts. Par contre, de là-haut, la vue sur la vallée et les montagnes environnantes est magnifique.


16

La vallée fertile de Divriği, côté Nord.

 

 

Et contre toute attente, de l'autre côté se trouve un paysage complètement différent : une gorge profonde taillée au milieu d'un massif désertique. Le contraste est si spectaculaire que j'en reste pantois.


17

Les montagnes arides, côté Est.

 

 

Ce que j'ignorais, c'est que le train dans lequel j'allais monter le lendemain, allait précisément emprunter cette gorge...

Le soir même, nous nous retrouvons tous au restaurant pour un dîner des plus sympathiques. L'humeur est joyeuse et la conversation (en français) va bon train. Le guide proposera même d'héberger tout le monde pour la nuit. Etant déjà installé à la Maison des Enseignants, je décline l'invitation, mais la petite famille charentaise accepte avec joie. Ce soir, ils ne dormiront pas à la belle étoile !

 


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